Matthieu Verdier et Grégory Grard répondent aujourd’hui à quelques questions concernant le développement de Sur les Traces de Darwin. Pour les curieux, c’est par ici !
Comment est venue l’idée du jeu ?
Matthieu : Greg voulait faire un jeu au thème animalier. Je suis venu avec une idée de mécanique de bateau qui se déplace autour d’un carré (comme dans Merv) et sur chaque côté, il y avait une tuile Animal de chacun des 5 continents (l’Europe étant toujours le plus proche et l’Océanie le plus loin). Ensuite, le joueur le plus en arrière sur le côté du carré (dans le plus souvent en Europe) jouait le tour suivant en premier (comme dans Kingdomino).
La tuile Animal était placée sur notre plateau personnel : soit sur une rangée correspondant à type, soit sur une rangée correspondant à son continent. À l’époque, on choisissait, et ça faisait un plateau énorme avec 30 cases, ingérable !
Greg : À la suite de ça, Matthieu a voulu simplifier le plateau individuel : nous sommes passés de 30 cases à 16 cases, c’était beaucoup mieux ! Il nous manquait un système de prise de tuile simple et malin, le bateau qui fait le tour du plateau m’a évoqué le jeu Queenz, une mécanique du genre, mais simplifiée nous semblait adaptée.
Et l’idée du thème de Darwin ?
Matthieu : Je ne me rappelle plus du tout : le thème des animaux plus le bateau égal Darwin ?
Greg : On avait une volonté plutôt “scientifique” dans l’approche du thème. D’où l’équation Animaux + Voyage + Science !
Combien de temps entre la première idée et la sortie du jeu ?
Matthieu : La création du fichier Google Drive date du 25 juin 2021. Les premières idées ont dû germer un peu avant. Donc deux ans entre l’idée et la sortie boutique. Mais le jeu a été envoyé en production fin septembre 2022, donc plutôt 14 mois de travail.
Greg : C’est ça, plutôt rapide !
Quels sont les petits trucs en plus du jeu selon vous ?
Greg : C’est un jeu très accessible où les gamers ne vont pas s’ennuyer normalement !
Matthieu : La rapidité : 15 min à 2 joueurs, 30 min à 5 joueurs… la qualité d’édition, la variété de stratégies, les petits dilemmes tactiques et l’interaction qui peut être bien plus méchante qu’on ne le pense.
Une anecdote sur le jeu qui vous fait sourire ?
Matthieu : J’imagine que c’est le moment de parler du wombat et du nombre de fois où on a voulu montrer qu’il faisait des cacas carrés ?
Greg : Il aurait fallu prendre une photo de nous, le soir, sur une toute petite table de la cuisine, dépités, fatigués, après une grosse journée de création n’ayant rien donné. Et là, miracle ! Les idées fusent, tout s’agence parfaitement, nous avons notre jeu en quelques minutes d’échanges. Quel kif !
Comment travaille-t-on en co-autorat ?
Greg : C’est une expérience différente à chaque nouvelle collaboration, j’ai l’impression qu’on se complète plutôt bien avec Matthieu.
Matthieu : Plutôt bien ! C’est plus motivant et enrichissant que de travailler seul. Ça me donne plus de motivation, car je me sens engagé auprès de quelqu’un pour terminer le travail. Ce sont d’incessants rebonds d‘idées et de moments humains.
Définissez votre personnalité d’auteur à l’aide de l’un des animaux du jeu
Matthieu : En termes d’illustrations, mes préférés sont le Monarque, le Serpent Corail, l’Inséparable, le Pélican Blanc, la Tortue Verte, le Manchot Pygmée et l’Ornithorynque. En termes de personnalité, je dirais la Cigale 17 ans : elle reste sous terre et sort au grand jour après 17 ans. C’est un peu ma façon de concevoir ou de développer des jeux : prendre le temps nécessaire pour que tout soit peaufiné.
Greg : Je suis obligé de citer le Panda sinon ma fille va m’en vouloir. Et au niveau de la personnalité, ça semble pas mal : 12h pour manger, 12h pour dormir 😀 !
Quelque chose à ajouter ?
Greg : J’invite les joueuses et joueurs à consulter le site de Maud Briand (www.illustrations-nature.fr), c’est une illustratrice naturaliste autodidacte qui a réalisé les illustrations des animaux. BIG UP également à David Sitbon et à Ulric qui ont réalisé le reste (entre autres la couverture, les personnages, les plateaux joueurs…), je trouve qu’ils ont super bien adapté leur style aux différents projets de SWAF !