Influences et processus créatif – Demeter (1/5)

Influences et processus créatif – Demeter (1/5)


Bienvenue dans la première partie de notre carnet d’éditeur consacré à Demeter, le nouveau jeu édité par Sorry We Are French.

Le talentueux Oliver Mootoo en action.

Demeter est un jeu de type flip & write (ou draw & write) qui se déroule dans le même univers de Ganymède. Créé par Matthieu Verdier et illustré par Oliver Mootoo et David Sitbon, Demeter se joue de 1 à 100 joueurs âgés de 14 ans et plus, pour une durée d’environ 20 minutes.

Une mise en place plutôt rapide !


Ce carnet d’éditeur est divisé en 5 parties :

1) Les influences et le processus créatif
2) Le développement par la team SWAF (en 2 parties)
3) Quelques considérations stratégiques (en 2 parties)

Nous espérons que la lecture de ce carnet vous permettra de savoir si Demeter est fait pour vous !


Note : parfois nous utiliserons « je » car le rédacteur de ce carnet d’éditeur est également l’auteur de Demeter.

Chez SWAF, nous avons l’envie, dans la mesure du possible, d’éditer plusieurs jeux dans le même univers. C’est ce que nous avons fait avec Immortal 8, NINE et Gosu X, mais aussi Greenville 1989 et Paris 1889. Il ne manquait plus qu’à trouver un jeu pouvant s’adapter à l’univers de Ganymède, notre premier jeu sorti en 2018 et qui connait un gros succès depuis sa sortie.


Dimanche 7 avril 2019

Créer un jeu dans l’univers de Ganymède n’était pas du tout le postulat de départ lors de la création de Demeter, même s’il en est l’une des inspirations ! En ce dimanche 7 avril 2019, je me rappelle réfléchir aux jeux que j’ai beaucoup aimés récemment, et les noms de Coimbra, Welcome et Ganymède arrivent très vite. Même si j’ai travaillé sur Ganymède, cela n’empêche que j’adore le jeu, notamment son système de construction de moteur en matrice, avec possibilité de développement vertical et/ou horizontal, inspiré de Goa de Rüdiger Dorn (2004)

Me vient alors l’idée de reprendre le système de dés de Coimbra, mais sur un jeu plus léger, jouable en simultané : au début de chaque tour, on lancerait 5 dés (de 5 couleurs différentes, dont une couleur joker) et lors de la 1ère phase, on résoudrait l’action indiquée sur la face du dé que l’on a sélectionné. Puis, dans la 2ème phase, on déclencherait une action qui serait liée à la couleur du dé choisi en 1ère phase … cet effet étant de plus en plus puissant à mesure que l’on sélectionne un dé de la même couleur au cours de la partie…de la même manière que Ganymède !

Comme je joue énormément à Welcome avec mes amis, je me lance le défi de créer un roll & write ! Comme ma moitié adore les dinosaures, le thème est déjà tout trouvé : nous allons créer notre Jurassic Park et le nom est déjà tout trouvé : Dicenosaurs ! Ma volonté de départ était de créer un jeu peu interactif, qui permet de faire jouer les joueurs « à la cool » pendant l’apéro, assis tranquillement dans un canapé entre amis. Alors à première vue, tout cela n’était pas aussi clair dans ma tête, mais a posteriori j’ai réussi à en faire la synthèse tout en apportant une touche personnelle, c’est-à-dire un jeu plus gamer car je suis plutôt amateur d’eurogames. Le but de ma démarche était donc de créer un jeu qui répondrait aux envies et aux goûts de mon entourage.

L’idée mécanique de départ restera inchangée car c’est le cœur du jeu : 4 couleurs de dé (ou de cartes) menant à 4 orientations stratégiques de plus en plus marquées + 1 couleur joker dont le bonus ne se multiplie pas : en revanche, les faces du dé joker sont plus puissantes que les autres pour compenser et donc proposer un vrai choix lors de la sélection d’un dé. Mécaniquement je considère Demeter comme un descendant de Ganymède et Coimbra, alors que sur le type de jeu et le thème, l’inspiration vient de Welcome et des goûts de mon entourage.

La première version de Demeter : 7 avril 2019.

Lundi 8 avril 2019

J’arrive dans les bureaux de SWAF le lundi matin (donc à mon travail) en ayant testé le jeu rapidement la veille au soir. Je sens qu’il y a un truc et surtout qu’il semble amusant car le thème est bien intégré : avec les faces de dés représentant des gênes, on peut créer des dinosaures. D’autres faces permettent de les nourrir, d’accueillir des visiteurs, d’améliorer la sécurité pour protéger les visiteurs, ou encore de faire de la recherche scientifique pour réaliser des objectifs. Le système multiplicateur à la Ganymède permet une montée en puissance tout au long des 10 tours et force à faire des choix sur l’orientation stratégique, car on ne pourra pas tout faire ! De plus, chaque dé ne peut pas être sélectionné plus de 4 fois, ce qui bloquera les joueurs vers la fin de partie et limitera leurs choix à mesure que la partie avance.

A l’explication, tout le monde semble super motivé, et même si on tâtonne sur les premiers tours, l’excitation est là…si bien qu’on enchaine sur une 2ème partie ! Ensuite on débriefe pendant un long moment, signe qu’il y a un petit quelque chose : tout le monde s’éclate et trouve de nouvelles idées. C’est assez facile de modifier un roll & write : il suffit d’ajouter nos idées sur la feuille et de l’imprimer aussitôt pour enchainer avec une partie-test ! S’en suivront beaucoup d’aller-retours tout au long de la journée…je crois bien qu’on a joué 5-6 parties de suite tout en modifiant le jeu à chaque partie ! A la fin de la journée, Emmanuel Beltrando, le grand gourou de SWAF, me dit : « j’adore ce jeu, on le fait ! »

Alors, on pourrait penser que c’est plus facile de se faire éditer son propre jeu lorsqu’on travaille pour un éditeur, mais comme il s’agit de mon premier jeu édité, ce qui m’a le plus marqué c’était de voir les joueurs s’amuser et être hyper enthousiastes pour l’améliorer.

Première version

Avec un recul d’un an, cette première version n’était pas très cohérente et pure au niveau du design, mais on y retrouve les principes de base :

  • Colorier des dinosaures en plusieurs parties avec plusieurs types de gênes, dont un plus rare que les autres (bleu).
  • Les visiteurs apportent des bonus, puis des points (Scientifiques actuels), mais peuvent être bloqués si on n’a pas le niveau de sécurité nécessaire pour les accueillir (Postes d’Observation actuels).
  • La piste de recherche scientifique possède des embranchements et mène à 3 objectifs révélés en début de partie.
  • Il est possible de nourrir les dinosaures (les Etudier), mais seulement si on les a créés (Découverts) auparavant.
  • Les Bâtiments apportent des bonus permanents, mais pas de points.
  • Il y a une prime à créer des dinosaures de différentes espèces, mais aussi un bonus si on en complète une, qui est bonifiée si on la complète en premier.

La semaine prochaine, nous vous parlerons de la phase de développement, mais en attendant, si vous souhaitez en apprendre davantage, vous pouvez découvrir les règles de Demeter en cliquant ici

Demeter

Demeter

Un jeu de Matthieu Verdier
illustré par Oliver Mootoo et David Sitbon
Pour un joueur et plus, à partir de 14 ans. 20 minutes
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Studio de développement de jeux de société

Notre studio développe et édite des jeux de société variés et dans des univers originaux (Iki, Sur les Traces de Darwin, Gosu X…). Retrouverez sur notre site l’ensemble de nos jeux parus et les futures sorties à venir, mais aussi les événements, tournois et actualités nous concernant.